Le lavoir & la fontaine

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A l’ombre tutélaire  d’un vieux platane, la petite place devant la mairie offre une halte paisible. Quand vient l’été en son immobile effervescence,
à l’heure où les cigales s’affolent et où même les pensées s’évaporent,  il est doux de s’y rafraîchir au seul bruit de l’eau qui coule du lavoir et de la fontaine.

Sur cette place, jadis, s’égayaient les enfants : la mairie actuelle abritait alors la petite école du village, et la placette était leur cour de récréation. On les imagine, piaillant autour de la fontaine tandis que les mères les surveillaient du coin de l’œil depuis le lavoir…

L'eau qui alimente la fontaine et le lavoir provient d'une source située dans la combe Barnouin, au-dessus du village. Cette source jaillit d’une nappe phréatique commune aux villages du Beaucet et de Venasque,  si bien qu’autrefois, en période estivale,  une rotation des jours d'utilisation de l'eau (pair et impair) avait été instituée entre les deux communes.

La fontaine aux quatre mascarons

Cette charmante fontaine du XIXe siècle comporte un bassin de forme hexagonale. Le fût octogonal présente un vase Médicis  en « acrotère » (ornement sculpté au sommet), surmonté d'une pomme de pin. Les quatre mascarons d’où partent les jets d’eau représentent deux visages  et deux rosaces. Ces décors sculptés ont été restaurés lors de la rénovation de la fontaine en 2004.

Le babillage des « bugadieros »

La lessive, en provençal, c’est la "bugade". D’où le nom de  "bugadieros" que l’on donnait aux lavandières. Le lavoir communal était leur fief : c’est là que les femmes échangeaient les informations, que l’on se racontait ragots et potins.

Celui du Beaucet est tout à fait typique. Il comporte deux bassins, l’un pour laver et l’autre pour rincer, surmontés d’une poutre solide pour tordre les grandes pièces de linge. Il est couvert, afin d’abriter les lavandières  du soleil, de la pluie ou du mistral.

Ce lavoir se situe en contrebas de la fontaine, afin d'amener l'eau par gravité. Il a été reconstruit en 1896 en moellons ordinaires de la carrière de pierre du Beaucet ; les dalles et pierres de taille, quant à elles, viennent de Venasque.

 

Une des deux portes de l’ancien rempart

Jouxtant la mairie, la porte monumentale surmontée d’une arche  est un vestige de l’ancienne enceinte fortifiée; elle a été restaurée en 1650, ainsi qu’en témoigne une inscription. Elle ouvre la rue principale, qui  traverse le village du nord au sud et se termine par une deuxième porte monumentale.

Du côté situé sur cette place, elle s'appelle rue  "Coste Chaude", ce qui signifie littéralement le côté chaud du village et donc ensoleillé. Du côté nord, elle se nomme rue  "Coste Froide"  car elle est exposée  au mistral.

      

Clin d’œil  insolite

  • Vert jade : la couleur de l’eau du lavoir est un mystère. Un vert si vif qu’on croirait que le fond du bassin est peint. Illusion de la transparence de l’eau sur fond de pierres.
  • La rue Coste Chaude est à elle seule une balade. Chaque pas y est découverte. Maisons cossues ou plus modestes, balcons et leurs arabesques de ferronneries, linteaux de pierre brute ou sculptée
  • Architecture contemporaine. Au bout de la rue Coste Chaude, une surprenante maison tout en hauteur : jadis moulin à huile du village, elle a été revisitée de fond en comble sur un mode futuriste. Preuve que l’architecture contemporaine peut harmonieusement cohabiter avec les vieilles pierres.
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