Le Hameau de Barbarenque

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Situé à 3 km du Beaucet,  le hameau de Barbarenque  est un de ces endroits rares où l’on a l’impression d’embrasser le monde.
La lumière, la légèreté de l’air.  Le silence assourdissant, le ciel et l’horizon si vastes. Quelque chose de l’ordre du sacré…
A la fin de la 2ème guerre mondiale, ce hameau fut pourtant le théâtre d’un évènement tragique que les Beaucétains commémorent chaque année

Le hameau de Barbarenque regroupait autrefois quatre fermes et leurs bâtiments agricoles, dont  l’implantation remonte au  XVI°.  Si des paysans se sont installés ici, en pleine garrigue des Monts de Vaucluse, sur des terres en apparence arides, c’est qu’il y avait à cet endroit de l’eau en abondance grâce à la présence de nombreuses résurgences et  sources.

un petit torrent qui s'appelle barbara

Le mot  "barbarenque"  est d’ailleurs issu de la racine pré-indoeuropéenne " bar-b", qui signifie "le torrent". La rivière nommée Barbara, qui coule jusqu'à Saint-Didier, prend en effet sa source non loin de là.

Le hameau de Barbarenque connut un épisode tragique durant  la Seconde Guerre mondiale : cinq jeunes gens y furent fusillés par les Nazis le 2 août 1944. A cette date, le débarquement des Alliés en Provence est imminent, la débâcle allemande se profile. D’où un contexte très tendu de part et d’autre.

 « Le 1er août, une action de ravitaillement avait été lancée au Château de Saumane par un groupe du Maquis Jean Robert, qui dépendait de celui de Pernes, très actif », raconte André  Cartoux, réfractaire au STO qui a rejoint le maquis du Ventoux en juin 1943. « L’un d’entre eux fut blessé.  Ses camarades le transportèrent de nuit dans une ferme-amie du hameau de Barbarenque où ils savaient trouver secours.  Il était 8 heures du matin quand les soldats de la Wehrmacht firent  irruption. Ils tuèrent immédiatement le blessé et son compagnon, puis fusillèrent dans la cour les deux fils de la ferme Pons et un ouvrier agricole, tous trois réfractaires ». 

Pour que le temps n’ensable pas les mémoires…

Hasard ou dénonciation ? Dans la foisonnante histoire des maquis et de la Résistance en Vaucluse, ce point est aujourd’hui encore  non élucidé. « Ce massacre eut un retentissement énorme », poursuit  André Cartoux, « car la plupart des paysans d’ici portait peu ou prou assistance aux maquis. Près de 4000 personnes assistèrent le surlendemain à l’enterrement des fusillés au Beaucet,  4000 en pleine Occupation, vous vous imaginez ! ».

Ils s’appelaient René, Jean, Paul, Laurent et Marcel.  Ils avaient entre 21 et 31 ans. Ils sont morts pour la France et chaque année, le 2 août, le village du Beaucet leur rend hommage. Pour que le temps n’ensable pas les mémoires.

Accès et visite

En haut du village, prendre à droite le Chemin de l’Alouette et le suivre sur 3 km. Parking obligatoire, sur la droite quelque 200 mètres avant le hameau.
Les habitants vous remercient de respecter les panneaux « Propriété privée ».

Clin d’œil  insolite

  • Point de vue. De Barbarenque, l’on a un époustouflant point de vue sur la plaine du Rhône ; lorsque le ciel est dégagé, on voit en arrière-fond, le Mont Aigual, les contreforts des Cévennes et les Monts d’Ardèche.
  • Mémoire. A côté de la stèle dédiée aux jeunes maquisards, une plaque rappelle la mémoire de « Danton-Millet », Aimé Rey dit "Hercule", Robert Arnaud dit "Raton". A leur mort, ces trois responsables de réseaux résistants ont demandé à ce que leurs cendres soient dispersées ici, en hommage à leurs compagnons d’armes fusillés à Barbarenque.