CATHERINE ROMANIN
« Le visage est un prétexte que je fais exploser »
Plasticienne diplômée de la faculté d’Aix-en-Provence, Catherine Romanin est captivée depuis toujours par le visage, et plus précisément par son pouvoir de transformation.
Dès ses premières œuvres se dégage ce qui deviendra une inspiration constante : le visage quand il passe d’un état à l’autre, quand il se disloque à la lisière de l’informe et qu’apparaissent des formes nouvelles selon la lumière ou le point d’observation.
Ceci est perceptible dans les grands formats d’il y a quelques années réalisés à l’encre de Chine sur toile, puis dans « Visages en bandes » réalisé sur carton et plexi : les visages créés sont davantage prétexte à capturer une émotion plutôt qu’à représenter. Le dyptique « Têtes sur calques » approfondit le même thème : le dessin à l’encre suggère des visages, mais le calque choisi comme support leur offre une certaine transparence qui leur permet de s’échapper.
Cette relation physique avec le support a été à l’origine de l’utilisation d’une matière nouvelle : le papier. Un papier malaxé, arraché, déchiré, froissé… jusqu’à faire sortir la figure de ce qui la limite.
Ce travail est aussi une étape importante pour Catherine Romanin, qui est ainsi passée du plan au relief, puis au volume.
Une démarche qui a trouvé son prolongement dans la série de têtes sculptées-modelées « Ombres/Lumières », où l’artiste privilégie le dialogue des ombres portées avec les reliefs des têtes.
Avec « Retour d’Afrique », son travail actuel, le cadre comprime le portrait, le fait jaillir en relief. Et comme toujours, les visages s’ancrent dans la matière tout en essayant de s’en affranchir.
Un paradoxe qui interroge notre perception de l’apparence, mais aussi l’aspect transitoire et éphémère de toute chose.

Grande Tête (Encre de Chine, avant 2000)
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Sans titre-Encres, acrylique, papiers sur toile
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Humains (2016-2017)